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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 19:19

Note critique sur

La Main de la main, Laura Vasquez, Cheyne éditeur.

http://www.recoursaupoeme.fr/…/fil-de-lecture-de-france-bur…

Comme « La forme de mon ventre », celui du premier des quatre chapitres, le titre du recueil, par sa mise en abyme, est marqué par la possession qu’évoque encore l’incipit : « Le premier matin du ma vie » . Dès le début, la réalité, et, à l’intérieur d’elle, la nature puis le corps lui- même sont des prises de conscience fortes jusqu’à la chute du premier chapitre qui se clôt sur l’hiver dévorant : « Ta bouche tremble pour le dernier hiver ».

Un dialogue s’instaure sans attendre entre un « je » et un « tu » sous forme d’un échange où l’offrande, dans la simplicité, est reine : « Je t’apporte du miel ».

Cette douceur du texte est renforcée par la musique d’une poésie qui chante grâce aux mètres variés, aux strophes de différentes longueurs, aux interrogations ou aux exclamations et à des procédés comme l’anaphore. Ainsi, dans sa sémantique riche, le mot « comme » :

« Comme les choses invisibles »

« Comme je suis seule ! »

Et au mitan de l’opus, un poème autonome : huit vers dans lesquels lecture et écriture sont sources d’élan. La voix s’y exprime au moyen d’un énoncé performatif dans des adunata surréels qui montrent l’audace de la poète-démiurge :

« Que le soleil s’en aille au milieu du ciel et qu’il reste
en place des mois et des mois et des années, des siècles. »

« Alors les soldats lui jettent des pierres
et rien ne bouge
jamais. »

A l’issu du deuxième chapitre, l’auteure définit son identité par des mots où la parole d’un moi en quête de l’aimé n’hésite pas à se faire lyrique.

La partie suivante s’ouvre sur la litanie du « défiguré », « celui qui s’endort », auquel s’identifie la narratrice protéiforme avant même d’arriver à se définir, elle et les autres :

« mon visage est trop mince »

« notre peau est si tendre »

Alors intervient une forme de récit où les pierres ont un rôle, où la gorge se fend, où « les fenêtres de la maison se ferment » pour que puissent commencer les histoires et les choses.

*

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  • : "J'émerveille" a dit Apollinaire. Un blog qui veut honorer la poésie et transmettre la joie qui s'attache à la création littéraire. La lecture et l'analyse des œuvres sont un passage obligé vers l'écriture personnelle. De nombreux articles témoignent ici de cette expérience personnelle.
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