http://poezibao.typepad.com/poezibao/2017/12/note-de-lecture-g%C3%A9rard-pfister-ce-que-dit-le-centaure-par-france-burghelle-rey.html
Incipit :
Illusion et chant
Tout recueil de Gérard Pfister, éditeur depuis les années 70 mais poète effacé, a à voir avec la musique. Après trois oratorios l'auteur écrit un opéra en trois actes qui s'achève sur une Sinfonia. Le sous-titre du recueil, Favola in musica, emprunté à L'Orféo de Monteverdi, tend à prouver que poésie et musique sont bien intimement liées.
Le recueil commence par un prologue qui, à l'aide la prosopopée, figure de style utilisée jusqu'à la fin pour les trois personnages principaux, met en scène le Temps et le Songe. Celui-ci prend en premier la parole louant tout d'abord la Nature et son harmonieuse "partition". Le Songe intervient en affirmant le pouvoir de sa parole à la fois performative et violente (les mots "emprise" et "empire" y font paronomase avant un champ lexical caractéristique comme, par exemple les mots "coup", "flèche", "proie" ) Il prétend de plus que "tout est sauvé / du temps / du fleuve / sauvé du flux", faisant allusion sans aucun doute au "Panta rhei" d'Héraclite.
A ce paradis nommé le Temps répond à l'imparfait par un paradis qui semble perdu. Variations à ce propos sur l'oiseau et le merisier.
Débute ensuite l'acte I quand le Songe entonne son chant à l'occasion de l'expression d'une parole et d'une pensée régnantes qui sont liées et qui, par leur puissance, sont sources d'identité et d'immortalité; elles sauvent ainsi les hommes du "terrible écoulement".