sait-on le nom du premier qui chanta c'est comme si j'entendais encore sa voix
flambeau qui brûle venu des temps lutte contre l'absurde
et j'épouse mon réel je le fais naître puis le transmets
comme une fuite hors de la nuit pour que mon sang fluide s'écoule
pour que renaisse mon ombre faites dès l'aube entendre vos chants
avec ma confiance murmurée les vitres vibreront par vos voix
j'oublie la faim les ombres et les naufrages
je ne pouvais plus avaler mois noir d'une année noire
ces sons me servent de réveillon mon chant veut dire recommencer
déplie mes ailes me remets à voler je crie je ris comme une mouette
ma page est cette mer où je me noie goudron de mots qui clouent au sol
colère ou joie je vole j'écris j'avance
quand votre monde n'est qu'une terre prête à trembler
naufrages de bitume villages de ruines enfants qu'on tue
je ferme l'écran ma terre est une mer à l'horizon de ciel
et des peintres font mon portrait sur fond bleu
je me sens éternel dans le chant des couleurs
mais si je renie messes et prêtres j'aimerai encore les ostensoirs
alors le temps est cet ami l'inconnu qui s'installe pour maîtriser l'espace
je refuse les voyages rêve de chapelles et de villages
seule cette feuille est ma demeure j'y ferai du feu de vos fusils
en moi vous mettrez vos espoirs je veux toujours la vérité comme les enfants
leurs jeux de construction je monte des immeubles de mes mots
pour me prouver qu'on y arrive et dans ma tour ma langue unique crie la justice
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